Donald Trump : Un Cyrus de notre époque
Les actions historiques du roi Cyrus lui ont valu, au moins pour un temps, le titre de « Messie ». Les initiatives passées et prévues du président des États-Unis justifient-elles un tel titre à son égard ? Le rabbin Shmuel Eliyahu répond dans une interview.credit photo israelisforever
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ravive les espoirs israéliens de faire avancer des mesures dramatiques, tant dans la lutte contre le terrorisme que dans la promotion de la souveraineté en Judée et Samarie, prolongeant ainsi la reconnaissance de la souveraineté sur le plateau du Golan et le transfert de l’ambassade à Jérusalem.
La réalité où le leader de la plus grande puissance mondiale a l’opportunité de renforcer la position du peuple juif évoque des parallèles avec Cyrus, dont la déclaration a permis au peuple d’Israël de retrouver son héritage et sa culture, conduisant à un élan de rassemblement des exilés. Sa contribution à la consolidation du peuple juif a conduit le prophète Isaïe à le désigner comme « messie de l’Éternel » : « Ainsi parle l’Éternel à son messie, à Cyrus » (Isaïe 45:1). Cette comparaison est-elle justifiée ou va-t-elle trop loin ? Le rabbin Shmuel Eliyahu, grand rabbin de Safed, répond avec une certaine prudence.

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« Il ne fait aucun doute que tout roi, surtout le roi d’une puissance comme les États-Unis, est un envoyé de D-ieu. Le Talmud enseigne que toute royauté est un mandat divin. Dans le cas de Trump, cela est encore plus évident, car nous voyons combien il a bénéficié au peuple d’Israël lors de son précédent mandat », déclare le rabbin. Concernant la comparaison avec Cyrus, il rappelle : « Dans sa conduite personnelle, Cyrus n’était pas l’un des 36 justes… Il existe d’autres exemples de rois qui, bien que n’étant pas des justes dans leur vie privée, ont accompli leur mission une fois sur le trône. »
Le rabbin Eliyahu rappelle également que Cyrus a commencé sa mission, mais y a renoncé par la suite, comme le disent les Sages : « Il a failli. » « Cela signifie qu’un individu peut avoir une mission, mais qu’il conserve son libre arbitre. Nous pensons que Trump est un envoyé de D-ieu, ni plus ni moins que Cyrus ou Balfour, qui étaient eux aussi des envoyés de D-ieu. »
Sur l’usage du terme « messie », le rabbin note : « L’une des personnalités de l’histoire israélienne qui a le plus utilisé ce terme est Ben Gourion, qui aujourd’hui ne passerait pas la Cour suprême, considérant ce terme comme péjoratif. Mais pour Ben Gourion, ce terme signifiait vision et perspective au-delà des limites matérielles. Il ne s’agissait pas seulement de développement économique, mais aussi de valeurs. Dans cette vision, Ben Gourion a prolongé celle d’Herzl, qui voyait l’État d’Israël non pas comme un simple refuge pour le peuple juif, mais comme le porteur d’une mission de lumière pour le monde. Aujourd’hui encore, nous avons besoin d’une direction, interne et externe, qui adopte cette perspective pour le peuple d’Israël. »
En politique actuelle, le rabbin Eliyahu voit en Benyamin Netanyahou un leader visionnaire : « Il est un leader d’envergure historique, non seulement nationale mais internationale. Peu de dirigeants dans le monde sont de sa trempe. »
Revenant à l’opportunité historique pour Israël d’appliquer sa souveraineté durant le second mandat de Trump, le rabbin déclare : « Je pense qu’il faut lui dire que nous le voyons comme un envoyé de D-ieu, le dire clairement, et prier pour qu’il accomplisse sa mission correctement. C’est notre langage et notre façon de penser. Nous devons ignorer ceux qui affaiblissent notre détermination. Nous vivons un moment historique pour nous et pour le monde, et nous devons voir en nous-mêmes et en Trump des instruments de l’histoire divine, en regardant la réalité avec cette perspective. »

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