L’expansion des frontières de l’État sera la pierre angulaire de l’héritage de Netanyahoucredit photo israelisforever
Le grand moment de la seconde guerre de libération est la création d’un chevauchement géopolitique entre les frontières de la Terre d’Israël biblique et celles de l’État d’Israël renaissant.
Tribune de Gita Hazani-Malkiorcredit photo journal ribonoutעיתון ריבונות
« Nous ne pouvons pas monter vers le peuple… Là-bas, nous avons vu des géants, les fils issus des géants, et à nos yeux nous étions comme des sauterelles, et ainsi étions-nous à leurs yeux » (Nombres 13:31-33).
C’est ainsi que le Livre des Nombres décrit la peur paralysante qui s’empara des espions à leur retour de l’exploration de la Terre promise, où ils devaient évaluer les lieux et déterminer s’ils pourraient affronter les « fils de géant » qui y habitaient. Il s’agit peut-être du premier exemple de manipulation des esprits dans l’histoire.
Face aux habitants de la terre, « les géants, fils de géant », les espions révèlent un phénomène bien connu en psychologie sociale : l’influence des représentations de soi sur la perception des autres à notre égard. L’histoire des espions illustre le lien intrinsèque entre leur propre perception d’eux-mêmes comme de petites sauterelles insignifiantes et la perception correspondante que les géants avaient d’eux. Le message d’un soi faible et dévalorisé, craintif de se battre pour son héritage, fut perçu par les géants, qui renvoyèrent cette image aux espions : « En effet, nous vous voyons comme des sauterelles, petits, insignifiants et pleutres, tandis que nous sommes des géants, forts et confiants dans notre puissance pour vous chasser de la terre. »
C’est une histoire d’auto-suggestion de faiblesse, où les manipulateurs d’esprits sont aussi ceux qui en sont les victimes.
Cette manipulation d’esprits chez les espions est rapidement devenue une arme efficace, bon marché et accessible pour les habitants de la terre. Leur confiance en leur domination semblait assurée par la simple revendication des Israélites auprès de Moïse et Aaron : « Nommons un chef et retournons en Égypte. » Le renoncement anticipé à la terre, fondé sur un manque de foi en eux-mêmes et en l’alliance divine, fut la racine du péché des espions et du peuple. Ils furent punis en conséquence, par un retard dans l’entrée en Terre promise et quarante années d’errance dans le désert. Celui qui ne croit pas être capable d’entrer dans la terre n’en est pas digne et, en effet, n’y entrera pas.
Cependant, comme on le sait, la « maladie des sauterelles » n’a pas touché tous les douze espions. Caleb et Josué se révèlent être des géants spirituels, résistant à la manipulation d’esprits et à l’abattement, appelant le peuple à l’espoir : « Montons et prenons possession de la terre, car nous en serons capables ! »
Tous deux refusent de se réduire à des sauterelles face aux géants, étouffent les voix de la faiblesse et du doute, et font preuve de force spirituelle et de vision. Ils comprennent que la victoire sur les habitants de la terre et sa conquête dépendent de ressources mentales essentielles : la confiance en soi, la foi en ses capacités et la foi en D-ieu, maître de l’histoire.
En effet, Caleb et Josué sont les seuls à entrer en Terre promise, à la conquérir et à l’hériter pour la génération suivante.
La paracha des espions révèle, au-delà de la valeur des ressources cognitives, une première facette de la vision politique de la Bible concernant l’importance de la souveraineté d’un peuple sur ses biens territoriaux et nationaux.
La Bible, qui relate les conquêtes de Josué et les guerres des rois, propose une conception politique qui considère l’indépendance et la souveraineté des peuples sur leurs terres, ainsi que la protection de leurs biens nationaux-territoriaux, comme un cadre idéal pour une vie nationale saine. Elle ordonne la conquête de la terre et son établissement à l’intérieur de ses frontières.
La Bible rejette fermement tout abandon volontaire de la terre ou de ses parties et impose des sanctions sévères à cet égard. En effet, les sources montrent que les renoncements volontaires à des possessions territoriales sont rares dans l’histoire juive. Le paradigme des « territoires contre la paix » représente en réalité une révolution subversive par rapport à la tradition politique biblique. Les rares exceptions sont l’initiative du roi Salomon de céder vingt villes de la Galilée occidentale à Hiram, roi de Tyr, ainsi que les concessions des Hasmonéens sur des territoires conquis en échange de la reconnaissance de leur statut de souverains par les Séleucides.
Malgré le lien historique du peuple juif à sa terre biblique pendant plus de 3 000 ans, depuis la première guerre de libération en 1948 jusqu’à aujourd’hui, et malgré ses brillantes conquêtes, Israël n’a pas réussi à créer un chevauchement géopolitique entre les frontières de la Terre d’Israël biblique et celles de l’État d’Israël moderne.

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De manière paradoxale, à mesure qu’Israël a accumulé du pouvoir politique et militaire, une « manipulation des esprits de sauterelle » a émergé parmi ses dirigeants, menant à des abandons de biens territoriaux bibliques. Cela s’est traduit par des occasions manquées lors de la guerre d’indépendance, comme la non-conquête de Jérusalem, Hébron, Latroun, le nord du Sinaï, Gaza et la Galilée, mais aussi par l’opportunité historique manquée après la guerre des Six Jours d’appliquer la souveraineté israélienne sur les territoires conquis. La décision tragique, neuf jours seulement après la guerre, de « rendre » ces territoires en échange d’un cauchemar appelé accord de paix (heureusement, la haine de nos ennemis a été telle qu’ils ont refusé l’offre), a mené aux accords d’Oslo, à l’expulsion de Gaza et de Goush Katif, et jusqu’au massacre de Simhat Torah.
Ces concessions et retraits n’ont pas seulement renforcé la mainmise et les revendications de propriété des « géants » arabes, mais ont aussi accru leur violence à notre encontre, dans le but de nous dégoûter de la terre tout entière. L’État d’Israël approche des 80 ans, malgré les sombres espoirs de ses ennemis à sa création, qui pensaient qu’il ne durerait que quelques décennies. Pourtant, il semble que nous ne soyons pas encore vraiment entrés dans la terre promise, puisque les concessions territoriales et souveraines continues sont perçues par nos ennemis, à juste titre, comme une faiblesse morale dans notre droit à la terre. Ce schéma de renoncement envoie un signal de faiblesse à l’ennemi, qui le renvoie à son tour par
le biais du terrorisme et de l’intimidation, pour nous chasser de notre héritage. Le terrorisme, en tant que réponse à notre peur, est en soi une punition. La fin de cette punition viendra seulement lorsque nous réaliserons le testament de Caleb et Josué : « Montons et prenons possession de la terre, car nous en sommes capables », à Gaza, en Judée-Samarie et jusqu’aux sommets du Hermon.credit photo israelisforever
La seconde guerre de libération a éclaté à une époque où l’Occident est dominé par un droit international oppressif, qui nie le droit des États-nations à gérer eux-mêmes leurs affaires politiques, militaires, économiques, juridiques et culturelles. Ce droit cherche à leur imposer des régimes qui servent des forces obscures internationales, au détriment des intérêts nationaux. En conséquence, il interdit les victoires et les conquêtes militaires par des États ou des organisations terroristes, favorisant des « résolutions de conflits », s’opposant aux guerres et aux nouvelles conquêtes, gelant les frontières étatiques et interdisant leur expansion.
Mais ce droit international s’est montré particulièrement intransigeant vis-à-vis de l’expansion des frontières de l’État juif, contribuant de manière significative à affaiblir juridiquement Israël et à le transformer en une « sauterelle politique » paralysée, dans l’esprit du « nous ne pouvons pas » face à sa menace juridique.
Le 20 janvier 2025, la position du droit international a vacillé lors du discours d’investiture de Trump. Ce discours a marqué le début d’une ère où l’accent est mis sur la conquête, notamment dans des régions comme le canal d’Amérique et peut-être même le Groenland, insinuant l’abolition de ce droit oppressif et le dégel des frontières gelées, conformément aux intérêts nationaux des États et à leur liberté de prendre des décisions souveraines. En résumé, si la seconde guerre de libération devait se poursuivre à un moment donné, comme l’affirment le Premier ministre et ses ministres, elle se déroulera dans ses prochaines phases sous un nouvel ordre mondial, qui restaure et sanctifie l’idée de la nation, ramenant l’État-nation souverain, tel que conçu dans la Bible, au cœur de la civilisation occidentale, comme Trump l’a souligné dans son discours.
En réalité, ce nouvel ordre mondial commence déjà à ouvrir des opportunités historiques pour Israël à sa frontière sud. Les déclarations répétées de Trump depuis son élection sur ses attentes vis-à-vis des pays musulmans pour accueillir un million et demi de Gazaouis alimentent l’imagination sur l’avenir possible à notre frontière sud, et bien sûr aussi à l’est – en Judée-Samarie et dans la vallée du Jourdain. La légitimité internationale pour les idées de migration de nos ennemis vers le sud, qui ne sont rien d’autre que des travailleurs migrants illégaux des pays voisins, ainsi que le retour d’Israël, héritier légitime, à Gaza, pourraient marquer le début de l’âge d’or d’Israël.
Mais les déclarations politiques sincères et courageuses de Trump ne suffisent pas. Les vents du droit oppressif soufflent encore dans le monde. Netanyahou doit exercer une indépendance politique pour réaliser la souveraineté d’Israël sur Gaza et la Judée-Samarie, ainsi que pour appliquer une politique migratoire visant à réduire la présence de populations hostiles en Israël, tout en exerçant des pressions sur le président américain et son administration pour soutenir notre droit souverain sur la scène internationale, notamment dans le monde arabe.
L’expansion des frontières de l’État sera la pierre angulaire de l’héritage de Netanyahou, avant même les accords de paix avec l’Arabie saoudite. Sans le renforcement des frontières bibliques à Gaza et en Judée-Samarie, marquant notre victoire et la défaite de l’idée des deux États, les accords de paix avec l’Arabie saoudite, après un éventuel retour du Hamas à Gaza, ne feront que rétablir la perception d’Israël comme une sauterelle aux yeux des « géants » arabes.
À une époque où les États-nations indépendants reviennent au centre de l’ordre mondial, l’expansion des frontières de l’État jusqu’à coïncider avec les frontières de la Terre d’Israël est un accomplissement historique sans précédent. Le Premier ministre Netanyahou pourrait se voir offrir une opportunité historique dont ses prédécesseurs n’auraient pu que rêver : corriger les erreurs du passé et faire sortir l’État d’Israël de la génération du désert pour le faire entrer véritablement en Terre d’Israël, à condition qu’il prouve que l’esprit de Caleb et Josué – « Montons et prenons possession de la terre, car nous en sommes capables » – l’inspire encore.
