Le Commandement de la Bible : Souveraineté d’Israël

Lors d’un événement conjoint tenu le jour de l’investiture de Donald Trump pour son second mandat de président des États-Unis, les mouvements Ribonout (souveraineté) et Israel Is Forever ont organisé un rassemblement spécial sous le titre : « Le Commandement de la Bible – Souveraineté d’Israël ». L’objectif était d’appeler le président américain à renforcer son soutien à Israël et à mettre en garde contre les pressions diplomatiques pouvant conduire à la création d’un État palestinien au cœur de la terre d’Israël.
L’événement, qui a débuté par deux cortèges se rejoignant pour une montée commune vers Jérusalem, a rassemblé de nombreux militants venus de tout le pays. Le rassemblement principal a débuté au Caveau des Patriarches à Hébron, où une prière spéciale, rédigée pour l’occasion, a été récitée.
Parallèlement, un autre groupe est parti du Mitzpe Yossef, surplombant Shkh’em, arborant des drapeaux israéliens « dans l’espoir et la foi de voir revenir entre les mains du peuple juif tous ces lieux marqués par l’histoire juive », selon les mots de Me Nili Naouri, présidente de Israel Is Forever, qui dirigeait le groupe.
Les deux groupes se sont retrouvés sur le site des gués du Jourdain, le point par lequel les enfants d’Israël sont entrés en Terre d’Israël à l’époque de Josué, fils de Noun. Un rassemblement y a eu lieu avec des interventions de Yehudit Katsover, de Me Nili Naouri, du président du conseil régional de la vallée du Jourdain David Elhayani, et de Nadia Matar.
Un combat contre la création d’un État palestinien
Yehudit Katsover,l’une des dirigeantes du mouvement pour la souveraineté, a exprimé sa conviction que Trump chercherait à établir un axe d’États sunnites pro-américains, ce qui impliquerait un rapprochement avec l’Arabie saoudite. En échange, celle-ci exigerait un réacteur nucléaire, des armes, et la création d’un État palestinien, exerçant ainsi des pressions sur le gouvernement israélien. « Ce sera notre principal combat dans les jours à venir : lutter contre la création d’un État palestinien qui serait un cancer au cœur de notre nation », a-t-elle déclaré.
Me Nili Naouri a rappelé l’importance symbolique des gués du Jourdain, marquant l’entrée des enfants d’Israël en Terre promise sous la direction du premier « chef d’état-major » du peuple juif, Josué bin Noun. « Quarante ans plus tôt, ils étaient des esclaves. Ils sont montés en Terre d’Israël et sont devenus des soldats. Ils ont laissé derrière eux l’esprit de l’exil et ont appris ce que signifie être souverain. Deux mille ans d’exil ont eu plus d’impact sur notre peuple que quatre cents ans d’esclavage en Égypte. Il est aujourd’hui difficile pour notre peuple de comprendre qu’il est enfin devenu maître de sa terre, qu’il est autorisé et même obligé d’agir selon ses propres intérêts. Il est difficile pour nous de nous libérer de la dépendance à la bienveillance des nations. »
La souveraineté comme réponse à l’illusion d’Oslo
David Elhayani, président du conseil régional de la vallée du Jourdain, a répondu à ceux qui estiment qu’après les promesses bibliques, il n’est plus nécessaire d’actes politiques concrets pour instaurer la souveraineté : « Lorsque la souveraineté sera appliquée, s’effondrera le rêve illusoire des Arabes et, malheureusement, de certains Juifs et Israéliens qui veulent créer ici un État arabe entre le Jourdain et la mer, mettant en danger l’État d’Israël. »
Nadia Matar, partenaire de Yehudit Katsover à la tête du mouvement pour la souveraineté, a affirmé : « Nos problèmes actuels ont commencé avec les tristement célèbres accords d’Oslo, par lesquels le gouvernement israélien de l’époque a accordé une légitimité au grand criminel Arafat, lui a donné des armes, a construit une armée pour lui et ses gangs terroristes, et leur a cédé des parties de la Terre d’Israël. La victoire du peuple d’Israël viendra quand nous effacerons la conception d’Oslo et instaurerons notre souveraineté. »
Un parcours chargé d’histoire
Tout au long du parcours, l’historien Dr. Hagai Ben-Artzi a guidé les participants, rappelant des points clés de l’histoire juive en relation avec les sites traversés.
Les participants se sont ensuite rassemblés dans la Tente de la Bravoure, où s’est tenu le rassemblement final de l’événement. L’ouverture a été assurée par Wally Wolfstahl, père endeuillé de Ariel z’’l, tombé au combat à Gaza. Wally a parlé de son fils Ariel, de ses qualités de leader, de son dévouement à sa famille et à ses soldats, de son engagement bénévole dès son plus jeune âge. Ariel a laissé derrière lui son épouse Sapir et un bébé qui ne connaîtra jamais son père.
Wally a également évoqué le Forum de la Bravoure, dont la mission est : « Par leur mort, ils nous ont ordonné de triompher. »
La ministre des Implantations, Orit Strouk, a exprimé son espoir que l’administration Trump agisse en faveur du peuple et de la terre d’Israël : « Qu’elle aide le gouvernement israélien dans des missions majeures comme vaincre le Hamas et le détruire complètement, instaurer la souveraineté et d’autres initiatives importantes. Mais nous devons nous souvenir d’une chose essentielle : il est important d’avoir un président qui nous soutient — nous avons vu combien il est terrible d’avoir un président qui fait obstacle — mais, au final, les décisions concernant le sort de la Terre d’Israël et de l’État d’Israël sont prises ici, en Terre d’Israël, par le peuple d’Israël, la Knesset et le gouvernement israélien. »
Le député Amit Halevi a décrit le jour de l’investiture de Trump comme un carrefour décisif : « Une voie mène à la mauvaise direction, incarnée par l’accord évoqué, et l’autre est la voie de la Bible et de la souveraineté. La mission la plus importante qui nous attend depuis près de soixante ans est l’instauration de la souveraineté. C’est la tâche la plus cruciale aujourd’hui. En appliquant la souveraineté comme première étape de la coopération Netanyahou-Trump, nous accomplissons un acte de victoire substantielle sur notre ennemi : l’islam radical. » Selon lui, la victoire totale ne se mesure pas par la force militaire, mais par la défaite de l’idéologie et des infrastructures de l’ennemi. Ainsi, la souveraineté représente le pas véritable et décisif vers cette victoire. « En instaurant la souveraineté, nous envoyons un message clair à l’islam radical : il existe un lieu qui ne leur appartient pas. » Halevi rappelle la vision de l’islam cherchant à imposer la
charia dans le monde entier : « Face à ce projet, la véritable victoire est d’affirmer qu’au Moyen-Orient — qu’ils définissent comme Dar al-Islam — il y a une terre qui appartient aux enfants d’Israël. »
De plus, la souveraineté est un rappel pour des milliards de personnes à travers le monde que le kushan (titre de propriété) du peuple juif est la Bible. Ce n’est pas seulement la réalisation d’une promesse biblique, mais l’affirmation que la Bible est le fondement culturel et le droit légitime de l’État d’Israël. « Nous devons gagner la guerre, et pour cela, il faut instaurer la souveraineté. Ce sera un véritable bouleversement et une victoire authentique. » Halevi estime que ce discours sur les droits du peuple juif sur sa terre transformera l’ensemble du débat social et public en Israël, à l’inverse du discours victimaire qui laisse le droit et la justice entre les mains de l’ennemi, alors que la réalité est tout autre.
Limor Son Har-Melech et l’engagement envers des principes intransigeants
La députée Limor Son Har-Melech a été accueillie par les participants du rassemblement par des applaudissements enthousiastes. Dans son discours, elle a évoqué la décision de son parti de quitter le gouvernement à cause de l’accord sur les otages impliquant la libération de centaines de terroristes. « Le peuple d’Israël n’a pas l’habitude de voir des dirigeants fixer des lignes rouges, mais notre parti en a, et il n’est pas question de les franchir. »
Elle a raconté une conversation avec sa fille, née après l’attentat où son mari a été assassiné : « Ma fille m’a dit : ‘Il est impensable que tu sièges dans un gouvernement qui libère des meurtriers aux mains ensanglantées.’ » Har-Melech a exprimé sa gratitude envers sa famille qui, selon elle, l’aide à rester fidèle à ses principes : « Il est très facile de se perdre à la Knesset. » Elle a ajouté qu’elle avait informé son président de parti qu’elle ne pourrait pas voter en faveur d’une décision libérant des terroristes.
Pour elle, la nature même de cet accord constitue un recul des acquis et une remise en question de la souveraineté, de l’appartenance du peuple juif à sa terre, et du rôle fondamental de ce peuple. « Nous continuerons à nous battre pour le peuple d’Israël, même dans le désert. Le désert a ses avantages. »
« À la Knesset, je mesure l’impact de l’absence de souveraineté en Judée-Samarie et dans la vallée du Jourdain. Il ne s’agit pas seulement de notre terre, de notre maison et de l’héritage de nos ancêtres. » Elle a évoqué l’intention du député Avigdor Lieberman de soumettre à un vote la loi sur la souveraineté : « Dans le cadre de la liberté de vote, nous soutiendrons probablement la loi. » Elle a également rappelé son premier test politique, lorsqu’elle a refusé de voter contre la souveraineté malgré les menaces de sanctions de la coalition.
Un élan d’émotions et de détermination

Les participants à la manifestation ont exprimé une profonde émotion tout au long de la journée : « Les événements et les réflexions ont conduit de nombreux participants à des moments de joie intense et à des larmes, puisant dans ces instants la force nécessaire pour poursuivre la lutte en faveur de la souveraineté d’Israël sur sa terre », ont résumé les organisateurs.
