Un État palestinien = Un suicide national
Le Dr Dan Diker,(credit photo impression ecran profil face book DD א27) président du Centre de Jérusalem pour les affaires publiques et la sécurité, considère la souveraineté d’Israël sur la vallée du Jourdain et la Judée-Samarie comme une nécessité existentielle.
Le retour de Trump à la présidence des États-Unis est perçu par beaucoup comme une opportunité historique pour promouvoir une initiative conforme à la vision de la droite israélienne. Cependant, certains rappellent le « Deal du siècle » de son précédent mandat, prévoyant un État palestinien sur environ 70 % du territoire.
« Lors de son premier mandat, Trump a proposé un plan comprenant la nécessité du contrôle israélien sur la vallée du Jourdain et le besoin vital d’Israël de disposer de frontières défendables, un consensus en Israël. Bien que l’accord n’ait pas été finalisé, il a établi comme principe fondamental que l’application de la loi israélienne sur la vallée du Jourdain et la crête de Judée Samarie est essentielle à la sécurité d’Israël », explique le Dr Diker.
Depuis lors, des événements tels que le massacre du 7 octobre ont changé la donne. « Ce drame a révélé la fragilité des accords passés et la nécessité de garantir notre souveraineté. Le risque d’une déstabilisation de la Jordanie par des forces pro-iraniennes pourrait créer un nouveau front à l’est, complétant les menaces du Hamas et du Jihad islamique. »
L’héritage d’Alon et Rabin
Le Dr Diker rappelle que Yigal Alon et Itzhak Rabin soutenaient la nécessité de frontières défendables : « Le fait que le Hamas ait envahi le 7 octobre jusqu’à 21 kilomètres de la frontière de Gaza montre l’ampleur du risque d’une attaque similaire au cœur d’Israël. Il s’agit d’une menace existentielle réelle provenant de l’est. Israël n’a ni profondeur ni espace stratégique, c’est pourquoi nous devons garantir notre souveraineté sur ces territoires. »
« Ceux qui soutenaient cette vision étaient Yigal Alon et Itzhak Rabin, qui, s’ils étaient en vie aujourd’hui, expliqueraient la nécessité de frontières sûres pour assurer notre souveraineté. Pour des frontières défendables, nous devons contrôler la crête de Judée-Samarie et la vallée du Jourdain. Il y a un dénivelé de 4 200 pieds entre la mer Morte et la crête, formant un mur de fer qui établit le principe des frontières sûres. Sans souveraineté israélienne sur cette région, nous ne pourrons pas défendre la région de Gush Dan, où vivent 80 % de notre population, entre Netanya et Ashkelon. »
« Cette réalité, largement consensuelle en Israël, est-elle comprise à la Maison-Blanche ? » s’interroge le Dr Diker. « Il est essentiel que ce message clair et sans équivoque soit entendu par le gouvernement américain. Nous devons affirmer que sans des frontières défendables, aucun dialogue n’est possible avec une autorité palestinienne qui glorifie le terrorisme, finance les familles de terroristes et délégitime Israël, contribuant ainsi aux conditions qui ont mené au massacre du 7 octobre. »
En tant qu’observateur attentif des signaux envoyés par les proches de Trump et de leurs actions, Diker estime également que le gouvernement israélien recevra bientôt une proposition de package comprenant la normalisation avec l’Arabie saoudite, une coopération globale contre la pieuvre iranienne, mais aussi un accord pour une entité politique palestinienne en Judée-Samarie. Pour Diker, accepter une telle exigence équivaut à un véritable suicide national.
La sécurité d’Israël ne repose pas sur un morceau de papier
« Nous avons vu ce que cela signifie en termes de danger à travers le meurtre de nos enfants, de nos femmes et de nos citoyens, y compris des nourrissons. Israël ne peut pas compter sur un morceau de papier quand il s’agit de sa sécurité. Il n’y a pas de sécurité israélienne sans la présence physique de soldats de Tsahal à la frontière, voire de l’autre côté de la frontière. Le Hamas nous a enseigné une leçon douloureuse et sanglante : les moyens technologiques ne garantissent pas notre sécurité. En temps de crise, nous savons que les accords ne tiennent pas. Tout accord futur doit d’abord être fondé sur l’acceptation des besoins sécuritaires, et ce n’est qu’ensuite que nous pourrons discuter de tel ou tel arrangement. »
« Gaza était de facto un État, » rappelle le Dr Diker. « Le Hamas y exerçait un contrôle total, tant civil que militaire, et nous avons appris que lorsque nous nous retirons, nous sommes assassinés. Lorsque des terroristes utilisent les villes que nous avons abandonnées comme des refuges, notre capacité à les pourchasser change radicalement. La raison pour laquelle nous n’avons pas subi un ‘7 octobre’ dans les zones sous contrôle de l’Autorité palestinienne en Judée-Samarie est uniquement due à la présence de Tsahal dans ces régions. Nous voyons déjà les efforts de l’Iran pour introduire des armes et des agents dans des villes comme Shkh’em, Jénine et Tulkarem. Si nous n’étions pas présents, nous ouvririons la voie à une situation plus dangereuse encore que celle de Gaza, car il s’agit de territoires surplombant l’aéroport Ben Gourion, la plaine côtière et la métropole de Tel-Aviv. Nous faisons face à l’administration américaine la plus favorable et la plus compréhensive envers Israël, et cette administration doit entendre ces messages de notre part. »
Diker ajoute qu’Israël doit rappeler encore et encore aux proches de Trump qu’il ne s’agit pas d’un ennemi aux revendications territoriales, mais d’un ennemi animé par un conflit religieux et idéologique. « Nous ne pouvons pas nous suicider, » affirme-t-il de nouveau.
Concernant la possibilité d’un accord politique avec l’Arabie saoudite sans ‘paiement en monnaie palestinienne’, le Dr Diker suggère : « Enlevez votre casquette israélienne et mettez une djellaba saoudienne pour comprendre les dynamiques là-bas, en tant qu’hommes du Moyen-Orient et non comme produits de l’Occident. »
« Ben Salman doit montrer qu’il est sensible à la question palestinienne, qui est devenue dans le monde arabe un symbole de victime face à l’oppresseur dans le cadre de la propagande anti-israélienne. Il doit y répondre, mais il est bien plus intéressé par des garanties de sécurité de la part des États-Unis. Il a besoin d’approvisionnements en armes et en technologies, y compris nucléaires. Ce sujet l’intéresse bien plus que la question palestinienne, mais pour apaiser les tensions internes à son public, il doit aborder la question palestinienne, devenue une obsession de la rue arabe. »
Dans un monde musulman où l’apparence est primordiale, selon les mots de Diker, l’honneur joue un rôle significatif. En conséquence, le dirigeant saoudien peut trouver divers moyens de démontrer sa bonne volonté. À ce propos, Diker raconte une discussion tenue en 2006 à Washington avec l’ancien Premier ministre jordanien, Abdel Salam al-Majali, et un haut responsable de l’Autorité palestinienne, sur des alternatives possibles à la création d’un État palestinien, et l’écoute était attentive. Parmi les propositions figurait celle d’une fédération sous contrôle conjoint de la Jordanie et d’Israël. « Nous devons mener le processus concernant la question palestinienne et non nous laisser entraîner dans un processus politico-sécuritaire avec les États-Unis, car ce
qui était valable à l’époque du Deal du siècle n’est plus pertinent pour la réalité sécuritaire actuelle. Nous devons enterrer définitivement les Accords d’Oslo et proposer d’autres solutions qui garantiront notre souveraineté et notre présence aux frontières et au-delà, tout en respectant nos voisins. »
Quoi qu’il en soit, le Dr Diker est catégorique : « Si le choix est entre la normalisation avec l’Arabie saoudite et la reconnaissance d’un État palestinien, il vaut mieux renoncer à la normalisation. »
