Monsieur le Grand Rabbin
L’émancipation des Juifs de France, et que se passa-t-il après ? Après cette formidable
victoire de la minorité juive en France nous nous serions attendus à une fin dramatique et
pompeuse de l’antisémitisme, à des sons de trompettes et des battements de tambour,
pour l’entrée aux rangs de citoyens des Juifs de France,
Et pourtant….
Ceux qui croyaient que l’émancipation allait effacer à jamais toute trace d’antisémitisme,
découvrirent avec horreur qu’il continua de prospérer, attisé par la haine des juifs ancrée dans la France depuis des centaines et des centaines d’années. Certaines lois antisémites telles que le More Judeico restèrent encore en vigueur plus d’un demi-siècle plus tard. Lors de l’affaire de Damas en 1840, orchestrée par un Consul de France, on accusa à nouveau les juifs de tuer des enfants chrétiens pour prélever leur sang afin de fabriquer des pains azymes. A l’affaire Dreyfus, une bonne partie de la population de France clama haut et fort sa haine pour le peuple juif. Durant la seconde guerre mondiale, l’émancipation des juifs n’empêcha pas les citoyens juifs français de se retrouver bannis des rangs de la société par des lois scandaleuses, elle ne les empêcha pas non plus de se retrouver transmis aux Nazis pour finir gazés dans les camps de concentrations. Oui la France qui a émancipé ses juifs n’hésita pas à les envoyer à la mort. Elle n’empêche pas même aujourd’hui l’antisémitisme de sévir ; on crie encore dans les manifestations en France au 21ème siècle : Mort aux Juifs, pire encore, on meurt encore au 21ème siècle en France parce qu’on est Juif.
Et pourtant…
Les Juifs de France avaient payé le prix… Les Juifs de France devinrent les Français de
religion juive. Par souci d’allégeance à la France on changea même leurs noms : de Juifs il
devinrent Israélites. C’est vrai les Juifs de France, continueront à vivre leur judaïsme, mais
loin de leur rêve du retour à Sion, le judaïsme d’exil, laissa la place à un judaïsme de
Diaspora. L’Abbé Grégoire que vous citez n’était-il pas favorable à l’émancipation des Juifs
à condition qu’ils abandonnent leur rêveries talmudiques et leur tradition burlesque ?
De grâce monsieur le Grand Rabbin ne parlez pas des valeurs de liberté d’égalité et de
fraternité, c’est un leurre ; elles aurait pu être tout à l’honneur de La France, mais elles ont leur faille ; leur exemption : Les Juifs.
Quant-au rêve républicain ce n’est pas le nôtre, le nôtre est le chemin du retour à Sion pour
continuer à écrire notre histoire telle que l’avaient voulu les prophètes d’Israël.
Notre rêve n’est pas d’être des hommes dotés d’une religion, éparpillés parmi les peuples à
partager le rêve des autres, notre rêve est d’être un peuple, une nation sur sa terre la terre
d’Israël.
Nous vivons une époque historique bimillénaire, la fin de l’exil et de la dispersion parmi les
peuples pour laisser place à un nouveau cycle d’histoire, centré sur le retour du peuple juif
en tant que nation sur la terre d’Israël.
Alors de grâce monsieur le Grand Rabbin de France, en qualité de dirigeant des Juifs de
France, montrez-leur que le rêve de la nation juive n’a pas été abandonné pour un rêve
républicain étranger qui tôt ou tard se retournera contre nous. « Ce qui a été ; est ce qui sera », nous dit l’Ecclésiaste (1-9).
Sur les bords des fleuves de France monsieur le Grand Rabbin suspendez votre harpe tel que
le firent nos ancêtres à Babylone et languissez Jérusalem, pour qu’elle ne soit pas qu’un
souvenir cité les jours de prières. Sur les bords des fleuves de France, n’oubliez pas
Jérusalem, il y va du salut des juifs de France….
Haim Berkovits. Membre du bureau ISRAEL IS FOREVER