Comme je l’ai écrit dans un livre récent,1/ en analysant les différents mythes du discours antisioniste et plus particulièrement le mythe du “génocide du peuple palestinien”, la nazification d’Israël constitue, comme l’a bien montré P. A. Taguieff, le “stade suprême de la diffamation d’un groupe humain”. C’est pourquoi les ennemis d’Israël ont, à toutes les époques, imputé aux Juifs leurs projets génocidaires, afin de justifier leurs propres crimes. Dans cette optique, l’assassin d’un Juif n’est plus coupable, s’il accuse préalablement le Juif d’être lui-même nazi… C’est bien ce mécanisme pervers que nous voyons à l’œuvre aujourd’hui en Occident, sur les campus, dans les médias et ailleurs.
Or c’est un même mécanisme de projection sur les victimes réelles des intentions génocidaires de leurs assassins – analysé par de nombreux psychologues chez le meurtrier de droit commun et également présent dans la psychologie des foules et des collectivités – que l’on retrouve dans l’idéologie “progressiste” et post-sioniste, aujourd’hui représentée au sein même du gouvernement israélien. Ce gouvernement, qui a entrepris de détruire la yeshiva de Homesh, symbole de la résilience juive après les multiples attentats commis par les terroristes arabes palestiniens, doit préalablement délégitimer aux yeux de l’opinion publique intérieure et internationale la présence juive en Judée-Samarie.
Ce fut l’objet de la campagne de propagande mensongère sur la “violence des habitants juifs de Samarie”, lancée il y a quelques semaines par le gouvernement, avec l’aide de médias complaisants. Le même mécanisme totalitaire avait été utilisé à l’époque des accords d’Oslo par le gouvernement Rabin-¨Pérès, pour préparer l’opinion aux crimes que leurs alliés de l’OLP allaient immanquablement commettre contre les habitants juifs, s’ils s’obstinaient à demeurer dans leurs localités après que la souveraineté aurait été confiée aux assassins de l’OLP, consacrés en “partenaires de paix” selon la logique orwellienne de l’époque. Et c’est cette même logique mensongère et totalitaire que nous voyons à l’œuvre aujourd’hui.
L’opinion publique doit être travaillée méthodiquement, en répétant comme un mantra, après chaque attentat antijuif en Judée-Samarie, que les coupables sont les Juifs… Dans le cadre de cette logique perverse, les propos de Yair Golan ont servi de détonateur, en faisant exploser le mensonge des “nazis” Juifs de Judée Samarie, et en dévoilant au grand jour l’intention véritable des promoteurs d’un “Oslo Guimel”, actuellement en préparation. En qualifiant de “sous-hommes” les habitants de Homesh, et à travers eux, l’ensemble des habitants juifs de Judée Samarie, Golan a révélé l’intention criminelle de ceux qui prétendent sacrifier les “mitnahalim » sur l’autel d‘une “paix” tout aussi illusoire que celles des accords d’Oslo de 1993.
Mais Yair Golan n’est pas le seul à penser ainsi. De larges secteurs de la coalition actuellement au pouvoir partagent son avis, même s’ils ne l’expriment par avec la même brutalité et la même franchise. En effet, aux yeux d’une grande partie des élites israéliennes de gauche et des tenants de l’idéologie post-sioniste et “progressiste” actuellement au pouvoir, les pionniers juifs de Homesh, de Hébron ou d’Itamar sont effectivement des “sous-hommes”, ou en tout cas des citoyens de seconde catégorie, qu’il convient d’expulser par la force, si possible brutalement, en “faisant monter des chars” contre leurs habitations, comme l’avait dit un jour Zeev Sternhell, lui aussi spécialiste du nazisme et de la nazification de ses adversaires politiques.
Les propos de Yair Golan projettent un éclairage sinistre sur les intentions d’une partie de l’establishment politique, judiciaire, militaire et culturel israélien envers les habitants juifs de Judée Samarie. Effectivement, les habitants juifs sont traités comme des “sous-hommes”, non, certes, en étant enfermés et – à Dieu ne plaise – exterminés, mais en étant privés de leurs droits élémentaires, comme celui de vivre normalement avec leurs familles dans le cœur historique de la patrie juive ancestrale, ou le droit de circuler sur les routes de Judée Samarie sans être caillassés et victimes d’attentats meurtriers, inspirés par l’idéologie islamiste des partenaires de la coalition de M. Golan..
1/Les mythes fondateurs de l’antisionisme contemporain, éditions l’éléphant 2021