Certains tentent de faire croire qu’Herzl était un juif assimilé, cosmopolite, qui désirait fonder un état laïc, un Etat « des juifs » et non pas « un Etat juif ». Il ne s’agit que d’une falsification du personnage d’Herzl que l’écrivain Georges Weisz dénonce dans son livre passionnant « Theodor Herzl, une nouvelle lecture”.
Herzl va exprimer clairement lors de son discours d’ouverture du 1er Congrès sioniste mondial qu’il réunit en 1897 à Bâle: « Le sionisme est le Retour à la judéité avant même d’être le Retour au pays des Juifs ».
Herzl était empli d’une fierté juive réelle dès son plus jeune âge. Son grand père orthodoxe et les idées du Rav Alkalai œuvrant pour le Retour des Juifs en Eretz Israel ont joué un rôle déterminant dans sa prise de conscience juive. Depuis, la question juive a toujours été au centre de ses préoccupations. Ses solutions ont certes évolué, il est passé par une « période d’incertitude » (dixit son journal) mais ses interventions ainsi que ses livres « l’Etat juif » et Terre ancienne-nouvelle (Altneuland) prouvent bien que « la prise de conscience de l’identité juive est la condition, non seulement du Retour en Eretz Israel, mais surtout de la continuité du lien qui rattache le peuple juif à sa Terre » écrit Weisz.
Lorsque Herzl propose l’Ouganda au 6e congrès sioniste mondial, ce n’est qu’un « asile de nuit » pour sauver les juifs subissant les pogroms mais il conclut en assurant que le but reste Sion, et répète son « engagement personnel : Si je t’oublie Jérusalem, que ma Droite m’oublie ». Conscient de la centralité de Jérusalem, Herzl va même – dans son roman fiction Altneuland – relater que le Temple est reconstruit.
Herzl parle du Peuple juif comme de « l’antique Peuple de D-ieu », de la Terre d’Israël comme de « la Terre de nos ancêtres » (« Eretz Avoszenou »), « bénie par D-ieu ». Le récit de la Sortie d’Egypte et la venue du Messie se mêlaient dans son esprit jusqu’à rêver de la Délivrance du peuple Juif et vouloir la réaliser. Les similitudes entre Moise et Herzl ne manquent d’ailleurs pas. Le récit de la sortie d’Egypte avait fortement impressionné Herzl enfant, ce « passage de l’asservissement à la Délivrance, des ténèbres à la Lumière (…) le peuple de l’esclavage et de la Liberté, Israël ».
Il répétait souvent la phrase par laquelle nous clôturons le Seder : « Leshana habaa Biyeroushalaim ».
En ces jours de Pessah, je souhaite que le Peuple juif encore en Galout prononce ce vœu avec détermination. Ces Juifs de l’exil, ceux qui sont déjà revenus à la Patrie ancestrale et ceux qui sont en chemin, préservés de l’assimilation grâce à un attachement indéfectible à notre Foi, ne peuvent que comprendre la démarche d’Herzl : Le destin du Peuple juif est dans la sortie de l’Exil, dans le Rassemblement des exilés en Eretz Israël que l’Eternel nous a accordée.
Frères Juifs, réalisez le rêve d’Herzl, le rêve sioniste, venez vivre dans l’Etat juif, « et si vous le voulez, ce ne sera pas un rêve » !
Maître Nili Naouri Présidente Israël Is Forever