L’IRRÉPRESSIBLE RETOUR DE L’ANTISÉMITISME DANS LE MONDE OCCIDENTAL
L’atroce massacre perpétré en Israël par les terroristes islamiques du Hamas a suscité un sentiment d’horreur dans l’ensemble du monde occidental. Il a été rapidement flagrant que ce sentiment n’était pas unanime. Très vite, des manifestations ont déferlé dans les grandes villes d’Europe et d’Amérique du Nord qui ont été présentées comme des manifestations “pro-palestiniennes”.
Ces manifestations étaient, en fait, pro-Hamas, et au coté des drapeaux “palestiniens”, des drapeaux du Hamas étaient visibles et présents. Le slogan du Hamas, “du fleuve à la mer, la Palestine sera libre”, qui constitue un appel explicite à la destruction génocidaire d’Israël a figuré sur d’innombrables banderolles.
Certains manifestants ont crié Mort aux Juifs. Et aussitôt, les agressions antisémites ont explosé, tout particulièrement en Europe.
En Amérique du Nord, les universités ont vu
monter une marée de haine anti-israélienne et anti-juive qui n’avait pas de précédent. Les manifestants, les agresseurs, les vecteurs de haine, étaient des jeunes gens d’extrême gauche, et cela a montré l’impact délétère de la propagande “palestinienne” sur la jeunesse occidentale. Les manifestants, les agresseurs, les vecteurs de haine étaient aussi, très souvent, musulmans, et cela a montré qu’il existe un sérieux problème d’intégration des Musulmans au sein du monde occidental.
Et ce doit être dit: si tous les Musulmans vivant dans le monde occidental ne sont pas antisémites, une quantité très importante d’entre eux le sont. Et la haine d’Israël est, parmi eux, omniprésente.
Ce qui rend la situation particulièrement
inquiétante est que si les dirigeants occidentaux sont toujours prompts à dénoncer l’antisémitisme, ils s’en prennent en général essentiellement à l’antisémitisme d’extrême droite qui, quand bien même il existe, n’est pas celui qui imprègne manifestants, agresseurs, et vecteurs de haine. Et si certains dirigants occidentaux ont commencé à dénoncer (timidement) l’antisémitisme d’extrême gauche, ce n’est pas le cas de tous: en France, malgré les positions clairement antisémites (et résolument anti-israéliennes) de La France Insoumise, les autres partis de gauche ne traitent pas celle-ci comme un parti infréquentable.
Aux Etats-Unis, le parti démocrate, qui est devenu lui-même un parti d’extrême gauche, accepte désormais dans ses rangs des politiciens tout aussi antisémites et anti-israéliens que les membres de La France Insoumise en France.
Aucun dirigeant occidental n’ose dénoncer l’antisémitisme et l’anti-israélisme musulmans, par peur, à l’évidence, d’être accusé d’”islamophobie” par les adeptes du “politiquement correct”, par peur, aussi, du déclenchement d’émeutes: la non intégration de nombre de Musulmans en Europe fait que, on l’a vu en France, on le voit au Royaume-Uni, des quartiers entiers des banlieues des grandes villes sont devenus des zones islamiques de haute délinquance d’où la violence peut sortir et embraser des villes entières. Le phénomène est moins visible en Amérique du Nord, mais y gagne en importance.
Ce qui résulte est terriblement logique: l’antisémitisme et l’anti-israélisme musulmans montent de manière irrépressible et sinistre dans tout le monde occidental, et strictement rien n’est fait pour vraiment les contrer.
Le problème est d’autant plus grave que les
communautés musulmanes s’accroissent en Europe et acquièrent un poids électoral lui-même croissant. Les partis d’extrême gauche discernent ce poids électoral, veulent s’attacher l’électorat musulman, et deviennent résolument et explicitement antisémites et anti-israéliens. En Amérique du Nord, où les Musulmans représentent encore pour le moment un faible pourcentage de la population du pays, et où la communauté juive est une minorité importante et influente, les Juifs commencent à prendre conscience du danger, mais cela ne les conduit pas, pour l’heure, à penser qu’ils sont confrontés à un péril mortel. En Europe, la situation est différente: la proportion de Musulmans au sein des populations est élevée, les Juifs sont une minorité numériquement faible, et l’inquiétude monte parmi eux, à très juste titre. Les Juifs d’Europe qui n’avaient, jusque là, pas envisagé de partir commencent à changer de position, et une proportion croissante d’entre eux veut rejoindre Israël, malgré la guerre. Si les tendances présentes se poursuivent, l’Europe sera assez vite un continent hostile aux Juifs, qui feront leur alyah. L’Amérique du Nord pourrait devenir graduellement plus hostile aux Juifs elle aussi, ce qui entrainera des départs plus nombreux vers la terre d’Israël.
Israël a et aura des ennemis, mais restera le pays où les Juifs peuvent vivre debout, fiers d’être juifs, et, s’il le faut, se battre sans avoir à baisser la tête.
Guy Millière
Universitaire, géopolitologue, écrivain français, chercheur au Gatestone Institute New York et à l’American Freedom Alliance Los Angeles