« Sheikh Jarrah le quartier de la discorde » titrait Pascale Zonszain dans son article sur Actualité Juive .
Le titre nous rappelle étrangement la plume des journalistes du Figaro ou du journal le Point. « Le Tombeau de la discorde » en parlant du Tombeau des rois, « Jérusalem l’esplanade de la discorde » en parlant du Mont du Temple, « entre Israël et la Palestine la vipère de la discorde ».La volonté de la presse française est claire, laisser entendre qu’il y a un désaccord violent qui oppose des personnes entre elles; juifs et arabes palestiniens, les dresser les uns contre les autres et les conduire à des affrontements. Mais de votre part chère journaliste communautaire, pourquoi se ralier à ceux qui font du journalisme non pas une science de la transmission des informations, mais un moyen d’influencer les lecteurs sur des opinions pro-arabes palestiniens et anti-israéliennes. Il n’y a pas de discorde à Sheikh Jarrah; il y a des faits et des menteurs qui les transforment pour justifier leurs agressions et leur volonté de placer Israël dans une situation de conflit permanent, dans le but de fragiliser la souveraineté juive sur notre capitale Jérusalem. L’appellation même Sheikh Jarrah est erronée. Il s’agit en fait d’un quartier du nom de Shimon Ha-Tsadik. Ce quartier de Jérusalem est aujourd’hui considéré à tort comme arabe du seul fait de sa localisation, dans la partie Est de la ville, et de son nom médiatique, celui d’un médecin arabe dont la tombe est située dans la voisinage. Bien évidemment, l’histoire est beaucoup plus ancienne, car c’est dans ce quartier que se trouve la tombe de Shimon-ha-Tsadik et c’est pour et autour de ce haut lieu sacré du judaïsme que le quartier de Shimon-ha-Tsadik fut fondé dans les années 1875/76 sur un terrain acheté par des juifs et sur lequel se situe le tombeau de Shimon-ha-Tsadik, comme pour instaurer un pèlerinage permanent. Conçu en deux parties, Shimon-ha-Tsadik d’une part et Nahalat-Shimon d’autre part, le quartier a été construit par des Juifs séfarades et yéménites.Ce n’est que bien plus tard qu’il fut investi peu à peu par des musulmans, en particulier par les Al-Husseini, une grande famille musulmane implantée à Jérusalem depuis le début du XIXème siècle seulement, et dont certains membres ont été très influents localement et internationalement. Parmi eux, le redoutable Muhammed Amin Al-Husseini, Grand Mufti de Jérusalem.En établissant leur base, leur fief, dans Shimon-ha-Tsadik, les membres du clan Al-Husseini mirent ce quartier en coupe réglée, imprimèrent leurs marques et ne laissaient pas s’y installer qui voulait. Ce Grand Mufti de Jérusalem de 1921 à 1937 et Président du Conseil musulman suprême, l’homme au caftan noir et turban blanc, au regard sec, qui a mêlé tout au long de sa vie politique, économie et religion, restera celui des massacres de 1929, de la grande révolte arabe de 1936, de la commission Peel en 1937, lors de laquelle il se déclara favorable à l’expulsion de tous les Juifs de Palestine. Comme si cela ne suffisait pas, il fut aussi l’homme de la collaboration honteuse avec Hitler et le nazisme, s’étant déplacé jusqu’à Berlin en 1941 pour une rencontre au sommet avec le Führer et réaffirmer sa persévérance dans un combat sans merci contre les Juifs. Son attitude pendant la Shoah a été autant ignoble qu’active, étant allé, entre autre initiative, jusqu’à demander explicitement au ministère allemand des affaires étrangères de bloquer les éventuels transferts de population juive des pays des Balkans vers la Palestine. Ce succinct curriculum vitae montre à quel point le Grand Mufti Al-Husseini voulut purifier la Palestine de toute présence juive, sa volonté s’affirma sans ambiguïté durant la période la plus périlleuse de la vie des Juifs. Après avoir progressivement perdu toute influence politique et religieuse, malgré un déploiement de ruses et d’alliances hasardeuses, il mourût en laissant un héritage très controversé et bien qu’il ait voué sa vie à la cause arabe palestinienne, il reste un symbole d’échec et du passé entaché de lourdes erreurs. Alors non il n’y a jamais eu de bonnes relations avec les juifs de Shimon Ha-Tsadik et leurs voisins arabes pour les raisons évidentes décrites au-dessus.Le nom de Shimon-Ha-Tsadik, Simon le Juste, a une forte résonance juive. Tout élève de Talmud Torah a dû entendre le rabbin de sa synagogue raconter ses hauts faits dont le rituel des deux boucs le jour de Yom Kippour. Huitième Grand Prêtre, (Cohen Gadol), a officié au Second Temple de Jérusalem au début du troisième siècle avant JC, quarante ans durant, Shimon-ha-Tsadik dirigeait en ce jour si important pour la spiritualité juive une cérémonie grandiose et très codée qui, pour le néophyte de 2021 pourrait ressembler à un péplum. : lors de célébrations, il tirait au sort à l’aide de deux plaquettes, entre deux béliers dont un partait en sacrifice au nom de l’assemblée du peuple pour l’Eternel, et l’autre était jeté d’une falaise en dehors de Jérusalem pour l’expiation des péchés (le bouc émissaire). Si la plaquette désignant le bouc pour l’Eternel sortait à droite, l’année serait fructueuse. Pendant les quarante ans que Shimon-ha-Tsadik fut Cohen Gadol, le sort fut à droite….Nombreux d’entre nous sont ceux qui se souviennent de la devise de Shimon-ha-Tsadik, celle selon laquelle le monde repose sur trois fondements : la Torah (la Loi), l’étude des textes sacrés, la Avodat-ha-Shem (le service divin), la prière, le respect du culte et au-delà, l’amour du travail honnête qui vous apporte prospérité et sérénité, et la Guemilout-Hassadim (la bienfaisance), telle que la visite aux malades, la réjouissance des mariés et la consolation des endeuillés, toutes les préceptes de Shimon-ha-Tsadik comme morale pour toute la vie.Mais Shimon-ha-Tsadik fut aussi celui qui rencontra Alexandre le Grand, le roi de la Macédoine, le conquérant qui durant dix ans traversa toute l’Asie Mineure et envahit le puissant empire perse, déjà une légende vivante de son temps. Le site, comme relaté ci dessus, avait été racheté en 1875/76. En décembre 1947, des incidents sporadiques commencent à sérieusement gâcher la vie des Juifs du quartier. En mars 1948, une unité arabe Al Shahab, « la jeunesse », envahit le quartier et incendiât des maisons juives. Le 13 avril 1948 un convoi qui amenait du personnel médical à l’hôpital Hadassah sur le mont Scopus et qui y apportait des fournitures médicales et militaires, fut pris dans une embuscade au passage dans le quartier de Shimon-ha-Tsadik par des attaquants arabes. Soixante-dix-huit juifs (médecins, infirmières, étudiants, patients, professeurs et membre de la Hagana) furent tués au cours de l’embuscade. Les juifs n’eurent pas d’autre solution que celle de partir. Un mois plus tard, l’Etat d’Israël fut créé, le quartier de Shimon-ha-Tsadik se retrouva dans la partie de la ville occupée par les jordaniens.En 1967, à la libération, les arabes qui avait pris la place des juifs dans les maisons rétorquèrent, qu’ils y étaient installés, qu’ils y resteraient et que rien ni personne ne les en délogeraient, avec une ferme volonté de chasser, violemment parfois les juifs voulant se rendre sur la Tombe de Shimon-ha-Tsadik, prétextant que la ville de Jérusalem était musulmane depuis la nuit des temps. Tant pis pour les Juifs, pensent-ils. Souvent, des représentants d’anciens propriétaires de maisons juives s’aventuraient pour réclamer la restitution des biens immobiliers mais l’accueil agressif des arabes, mêlé d’insultes, de menaces et de jets de pierre les mettait à l’abri de toutes velléités d’insistance. Des juifs désespérés, en pleurs, violemment éconduits par des occupants illégaux et arrogants, épuisés par des dialogues de sourds devinrent des scènes presque banales et cela ne pouvait plus durer. Impossible aussi de se plaindre des nombreuses constructions illégales arabes attenantes aux maisons car les jets de pierre dont ses représentants furent l’objet par les jeunes gens leur rappelèrent que la seule loi qui prévalait dans ce quartier était celle des arabes et de l’Intifada. Cette loi du plus fort fit prospérer les arabes : maisons spoliées, pas de loyer à payer, non règlement des taxes , refus de reconnaître les titres de propriété, les arabes assumant, avec tout l’aplomb qui les caractérise, l’affirmation selon laquelle ils ne seraient pas des habitants de Jérusalem lorsqu’il s’agit de payer les taxes et son contraire, au moment de percevoir les diverses prestations sociales venant de l’Etat d’Israël.Au faux prétexte qu’Israël ne respectait pas la loi internationale en vigueur sur ce minuscule territoire, quelques délégués de l’Union européenne et de l’ONU, sensibles à leurs jérémiades, vinrent à la rescousse des arabes du quartier de Shimon-ha-Tsadik, leur remettant des sommes d’argent pour les soutenir. La supercherie arabe ne saurait effacer les traces de judéité du quartier constituant les preuves évidentes d’une présence juive millénaire comme la proximité du tombeau de Shimon-ha-Tsadik, mais aussi les inscriptions en hébreu sur les pierres des maisons, la fente taillée dans le linteau de la porte pour y loger la « mézouza », un boîtier contenant un parchemin manuscrit. Ce quartier paisible sur les hauteurs de Jérusalem, fait de petites rues, agréablement arboré et fleuri, originellement juif, Jérusalem ou comment quelques centaines de mètres carrés deviennent un baromètre pour la communauté internationale qui scrute tout ce qui s’y passe !Les Juifs de retour sur leur terre ancestrale ne sont pas des colons, comme aiment à les appeler les instances internationales, nous sommes bien les propriétaires de ces terres et maisons durement rachetées sou par sou il y a plus de cent ans au sultan : l’acquiescement du tribunal et les actes de propriétés dont nous sommes détenteurs le prouvent. Depuis des années, une maison d’études a été installée, des familles juives ont investi le quartier, les enfants juifs jouent à nouveau dans les rues de Shimon-ha-Tsadik, comme aux temps anciens. De loin, l’ONU, les capitales du monde, les nations devisent sur le partage de Jérusalem de façon irréelle, absurde, comme pour se donner bonne conscience, mais c’est bien sur le terrain, celui de la rue que se mène la lutte, âpre et sans concession, les maîtres de la rue seront les maîtres de Jérusalem, cela, les arabes le comprirent vite, ils ont amplifié leurs actions pour inverser la tendance et pour reprendre le contrôle du quartier. Le pouvoir de nuisance arabe se dirigea vers deux directions, d’une part le harcèlement quotidien pour envenimer la vie des Juifs avec les habituels jets de pierre, crachats, insultes sur les femmes et les enfants et, pire parfois, tentatives de lynchage sur les étudiants de la Yeshiva et d’autre part, ce qui fut nouveau, la guerre des images et des médias. Jour après jour, ils amenèrent sur les lieux la presse internationale qui relaya les informations sans aucune vérification et sans discernement, ce qui fit d’elle un témoin en faveur des arabes et systématiquement à charge contre les Juifs. Les arabes n’ont pas ménagé leur peine pour se fabriquer de toutes pièces une bonne foi et une bonne conscience et il fut rapidement acquis qu’ils étaient eux les victimes et les juifs les agresseurs.
Shimon-ha-Tsadik, fut un tapis de velours pour les journalistes acquis d’emblée à la cause arabe palestinienne, dont les articles furent une succession de jugements sans fondements et de condamnations sans preuves. Pour autant, nous avançons, et nous sommes décidés à rendre à Shimon-ha-Tsadik son lustre juif d’antan, sa couleur, ses libertés mais aussi sa propreté et son ordre, refusant le chaos et la ghettoïsation rampante que les arabes nous promettent. La tension monte chaque jour d’un cran. Mais les procédures juridiques près du tribunal de Jérusalem aux fins de récupération des biens spoliés, finissent par aboutir. Je dois avouer que la lenteur administrative nous a parfois fait perdre patience et espoir…Pour chaque éviction, décidée légalement par le Tribunal, qui n’était que cris et hurlements stridents, souvent ceux des femmes, âgées de préférence, parfois des coups de feu tirés en l’air, des menaces de mort, il nous faut nous armer d’un mental d’acier pour faire face aux altercations verbales et physiques. La presse télévisée internationale, sous l’emprise de son émotion provoquée par le chiqué surjoué des vieilles femmes arabes voilées, ridées, toutes courbées, pour mieux susciter la pitié, pleurant devant les cameramen d’Al Jazeera, nous courrait derrière, nous harcelant par des questions culpabilisantes.Quatre autres maisons sont sur le point d’être restituées, non pas aux « organisations nationalistes et religieuses » comme le dit votre article, mais à leur propriétaire d’origine. C’est ça l’histoire de ce quartier, non pas du nom de Sheikh Jarrah, mais de Shimon-ha-Tsadik, non pas de la discorde mais de la continuité de ce qui fut une terre juive qui l’est aujourd’hui, et qui le restera à jamais.
Haim Berkovits Israël Is Forever